Les
recherches de Serge Boimare portent sur ces enfants « empêchés
d’apprendre », « empêchés de penser » pour qui
le temps scolaire n’offre pas l’opportunité de s’approprier
des savoirs émancipateurs et de se construire en tant que personne.
Pour eux, l’école est un lieu d’insécurité, bousculés qu’ils
sont par un milieu normatif qui exige d’eux ce qu’ils ne sont pas
en mesure de fournir : du calme, une attention soutenu, une
expression verbale structurée, un rapport positif aux autres, un
investissement effectif dans des activités d’apprentissage, etc.
Surtout, Serge Boimare montre combien en scolarisant ces
difficultés premières, l’école échoue à les surmonter. L’aide
apportée qui consiste à combler les lacunes passe à côté
des causes véritables de l’échec et renforce les sentiments de
dévalorisation et de persécution scolaire.
C’est
ce qu’il résume dans un article passionnant paru dans le numéro171 de la revue du GFEN Dialogue où il expose ses trois
certitudes sur l'empêchement de penser.